Dans l'épaisseur de l'obscurité l'esprit se fraye un chemin en lui-même, dans l'immensité du silence.
Flotter au bout de soi dans la nuit des idées
“Une fois dans l’habitacle du cocon, on est déjà seul avec soi pour Flotter. En effet, le rituel veut que l’on se déshabille et que l’on se douche avant et après avoir flotté. Bientôt, la lumière qui émane du cocon et sa bouche entrouverte nous hypnotise. De plus, la nappe d’eau est comme un grand miroir ovale luminescent sur lequel nous allons pouvoir Flotter. La surface immobile est bientôt troublée par le pied qui enfin s’y aventure. Ensuite, l’eau, fortement saturée en sel, permet au corps de flotter. Alors, on est comme porté à bout de bras, et c’est toutes les parties du corps qui sont surprises par cette nouvelle sensation de flottaison. Enfin, une petite voix guide la flottaison et suggère des visualisations pour finalement faciliter la déconnexion. Enfin la lumière s’estompe doucement jusqu’à laisser place au noir pour mieux Flotter.
En introspection lors de sa flottaison
Dans l’épaisseur de l’obscurité, l’esprit se fraye un chemin en lui-même et dans l’immensité du silence. Par conséquence, l’environnement n’a plus d’odeur et plus de contours. En effet, c’est à peine si le léger va-et-vient de la respiration nous parvient une fois en flottaison. De ce fait, c’est un voyage au bout de soi dans la nuit des idées. Enfin enveloppé dans ce rideau de soie tiède. Ensuite, l’espace bombé au-dessus de soi est un ventre sur lequel Flotter. Un ventre spacieux où les doigts s’étirent à l’infini. Parce qu’à défaut de se rappeler consciemment des sensations pré-natales, le corps perçoit sans doute des réminiscences. Par conséquent, elles sont esquissées par le bruissement des mouvements à travers l’eau sur laquelle Flotter.
À la fin de cette introspection
Des gestes fossiles, des réflexes d’étirement et de repli. Ainsi, accroupi au fond de soi, tout au fond de soi au moment de Flotter. En effet, c’est dans cette confusion des sens, dans cette perte des repères qu’on peut finalement puiser la force et l’équilibre. Au bout du voyage, au bout de cette heure pleine de ce que chacun aura su y mettre, la lumière reparait. Il faut naître à nouveau pour Flotter. Pas d’infirmière ni de cris de joie. Juste le silence opalescent d’un nouveau jour pour soi.
Texte et photo de Marie-Sarah Adenis